La REDD+ dans le monde
Au cours des dernières années, la déforestation et la dégradation des forêts ont été très marquées. C’est le résultat de nombreux facteurs, dont l’exploitation forestière et surtout minière (légale ou illégale), la conversion pour une agriculture à grande échelle, la pratique du Tavy dans le cas de Madagascar, ou encore l’utilisation de bois pour le charbon. La disparition des forêts soulève des inquiétudes pour de nombreuses raisons comme la perte de la biodiversité, des impacts sur la vie rurale et autres mais il y a depuis peu un intérêt très prononcé pour la relation incontestable entre la disparition des forêts et le changement climatique.
La réduction des émissions dues à la déforestation et à la dégradation des forêts (REDD+) est un mécanisme qui vise simultanément l’atténuation des impacts du changement climatique, la conservation des forêts et le développement durable. Le principe de la REDD+ est d’octroyer une compensation financière aux activités, et à différentes échelles, pour des pays forestiers qui réduisent l’émission des gaz à effet de serre (GES) issues de la déforestation et de la dégradation des forêts et/ou qui augmentent les stocks de carbone forestier.
L’initiative internationale de la REDD a commencé en 2008 en ces termes de lutte contre les impacts du réchauffement climatique provoqué par les émissions de gaz à effet de serre. Etant coordonnée par l’ONU à travers le programme ONU-REDD, l’initiative soutient des processus REDD+ dans les pays pilotes. Par conséquent, la REDD+ est fondée sur des approches politiques et un système de mesures d’incitation positives pour réduire ces émissions. Le mécanisme contribue par la suite, non seulement à la conservation et l’accroissement des stocks de carbone forestier, mais aussi à la gestion durable du capital forestier dans les pays en voie de développement.
A l’échelle des pays pilotes, la REDD+ lance trois défis importants qui commence par le renforcement des structures nationales de gouvernance dans le cadre de l’édifice des politiques et de certains cadres réglementaires REDD+ au service du développement. Puis, vient ensuite la mise en place des mécanismes équitables et efficients de répartition des bénéfices. Et enfin, le dernier défi sans lequel les activités ne seront menées à bien est de garantir un financement à démarrage rapide, effectif, durable et prévisible pour la REDD+.